Tous ceux et celles qui m’ont côtoyée, connaissent ma grande passion pour ma profession, la Sexologie! J’ai eu la chance inestimable de faire la rencontre du Dr Jean-Yves Desjardins, co-fondateur de la sexologie au Québec, dès le début de ma carrière, d’abord comme étudiante, puis comme sexologue-clinicienne débutante, comme supervisée, et comme collaboratrice alors que nous donnions des ateliers pour des couples et des séminaires auprès d’autres sexologues ou professionnels intéressés par la sexologie.
Le Dr Desjardins, un homme exceptionnel
Déjà comme professeur, le Dr Desjardins, Jean-Yves pour les intimes, nous faisait expérimenter dans certains cours, la richesse de la communication non-verbale. Derrière une vitre tintée, nous observions deux personnes qui se parlaient sans mot dire, puis nous partagions ensuite nos perceptions. Notre classe était tellement passionnée par les cours de Jean-Yves, qu’un jour de tempête d’hiver, alors que l’université était vide de monde, tous les élèves de Jean-Yves s’étaient rendus, sauf lui! Il pensait que nous serions restés bien au chaud comme la plupart des étudiants, mais non. Nous l’avons appelé et il est venu donner son cour, pour notre plus grand bonheur! Nous apprenions tellement à chaque fois.
C’est ainsi que peu à peu, prenait forme l’Approche Sexocorporelle! Je dois dire qu’elle est devenue mon approche privilégiée, autant avec les femmes qu’avec les hommes qui me consultaient, lorsqu’il s’agissait de trouble orgasmique, de manque de désir et même de vaginisme, de trouble érectile d’origine psycho-émotionnelle et surtout, d’éjaculation précoce.
Comment fonctionne l’Approche Sexocorporelle dans certaines problématiques sexuelles
La « double-bascule » dans l’approche sexocorporelle s’avère primordiale. On l’appelle » double-bascule », parce que ce mouvement fait appel, tant à la bascule du haut du corps qu’à celle du bas du corps, et que l’on peut expérimenter dans diverses positions: couché sur le dos, sur le ventre, debout, à genoux et sur le côté. Comme êtres humains, nous expérimentons tous occasionnellement et de manière réflexe ce mouvement lorsque sur le dos, on éternue, on tousse ou on rit mais aussi, lorsqu’on orgasme de façon puissante. On réalise alors que le haut et le bas du corps se rapprochent tandis que la tête bascule vers l’arrière.
Ce mouvement, lorsqu’utilisé en sexothérapie, a pour but d’améliorer la qualité de l’excitation, et donc du plaisir sexuel. Nous parlons ici du ressenti non seulement physique mais aussi, psycho-émotionnel. Ainsi, en augmentant ou en modifiant la courbe excitatoire, il devient possible pour plusieurs, d’accroître la perception de leurs jouissances et d’élargir leur champ de conscience, en y intégrant des émotions.
Le Corps et l’Esprit sont inséparables
Comme ce mouvement n’est pas inné lorsqu’on fait l’amour, il est souvent nécessaire en thérapie sexocorporelle, d’enseigner l’apprentissage de ces habiletés. Mais comme le corps et l’esprit sont toujours en interactions, l’imaginaire suscité ou dirigé, a pour but d’encourager la personne à dépasser ses peurs ou/et ses limites, et à développer concrètement des compétences qui lui permettront d’atteindre ses objectifs sexuels et érotiques. Toutes ces expériences sexocorporelles induisent et suscitent donc un imaginaire excitant ou limitatif mais également des émotions qui feront l’objet d’échanges constructifs avec le ou la thérapeute.
L’efficacité de cette approche provient du fait que les réactions corporelles suscitent automatiquement des émotions positives ou négatives chez tout être humain. Par exemple, si je demande à quelqu’un de me démontrer corporellement du dégoût, presqu’instantanément cette personne ressentira, même momentanément, une émotion de dégoût. Il en est de même si on lui demande d’avoir l’air déprimée ou en colère. C’est qu’on ne sépare pas le corps et l’esprit. L’humain est ainsi fait!
C’est pourquoi les apprentissages au plaisir érotique, par des habiletés corporelles appropriées, feront aussi naître un imaginaire et des émotions de plaisir ou de déplaisir, qu’il convient d’encourager, d’investiguer et de travailler en thérapie.
Mon expérience de clinicienne avec des éjaculateurs précoces
Voilà, en bref, comment le corps et ses apprentissages, l’imaginaire positif ou négatif, travaillent de paire en thérapie sexocorporelle, avec beaucoup d’efficacité.
Mais lorsqu’il s’agit d’un problème d’éjaculation précoce, c’est différent en ce sens, que ce sont généralement des hommes plutôt jeunes, et souvent ayant une assez forte libido qui en souffrent. Leur problème est qu’ils sont incapables de gérer leur excitation sexuelle, parfois en tout temps, parfois seulement lorsqu’ils pénètrent leur partenaire. Les circonstances peuvent varier d’un homme à un autre. Certains peuvent profiter d’une fellation, d’autre ne le peuvent pas.
Un jour, un homme souffrant de trouble érectile avec sa compagne, mais n’ayant aucune difficulté à obtenir de fermes érections lorsqu’il se masturbait me dit, alors qu’il exécutait la double-bascule sur le ventre (sur un coussin en guise de partenaire) et que je l’encourageais à se centrer sur son plaisir en imaginant qu’il pénétrait sa partenaire; « Je n’ai jamais fait cela ! « . Il est facile de comprendre pourquoi cet homme n’avait pas d’érection lorsqu’il était en position de pénétration, puisque son propre plaisir sexuel n’avait aucune place. Son angoisse allait évidement en s’accentuant suite à ses échecs répétés.
La Science a parlé et prouvé
Cette difficulté sexuelle est, et cela est maintenant prouvée scientifiquement, (De Carufel F, l’approche sexocorporelle et la fonctionnalité sexuelle. Cahiers des Sciences Familiales et Sexologiques 13, 109-119, 1990.) Une problématique d’ordre physiologie plutôt que psychologique, quoique cette problématique de l’éjaculation précoce se répercute chez la plupart des hommes sous forme d’anxiété, d’angoisse de performance, etc., mais ces répercussions en sont des conséquences plutôt que la cause primordiale.
Dans ses recherches et ses travaux, le Dr De Carufel, un grand ami et professeur d’ailleurs écrivait; « Ce sont les contractions musculaires qui font pression sur la congestion sanguine du pénis en érection qui sont, en grande partie, responsables du déclenchement des spasmes éjaculatoires chez les éjaculateurs précoces. »
De là s’est développée une démarche thérapeutique sexocorporelle « spécifique » pour permettre à ces hommes d’apprendre à bouger, lorsqu’ils font l’amour, avec un minimum de tensions musculaires, à partir de la « double-bascule ».
Mon Expertise en tant que sexologue
J’en suis devenue « experte » tant j’ai aidé des hommes à gérer leur excitation, non seulement dans la durée, mais dans un état de plaisir émotionnel, lequel devrait accompagner les jouissances corporelles lorsqu’on fait l’amour.
Déjà en 1996, avec le Dr Desjardins, nous avions co-créé une vidéo de 30 minutes, pour expliquer et démontrer comment parvenir à gérer et contrôler l’excitation sexuelle chez ces hommes. Mais plus récemment, alors que mon Grand Maître s’éteignait, j’étais allée lui montrer ma Vidéo de 90 minutes intitulée; « Solution pour en finir avec l’Éjaculation Précoce ». Jean-Yves m’a dit alors de sa voix faible: « C’est très bien ce que tu as fait Nicole ».
Dans cette Vidéo, on peut me voir et m’entendre, expliquant et démontrant la démarche pour aider les Éjaculateurs Précoces (ou rapides) à devenir des ex-éjaculateurs précoces, Je leur démontre, par certaines positions et façons de bouger, les raisons corporelles qui les maintiennent dans cette situation, ainsi que les habiletés sexocorporelles, étape par étape, abordant aussi les dimensions musculaires et le rythme, qui leur apprennent, via leur corps, à gérer et ainsi, prolonger leur excitation sexuelle lors de la pénétration.
Disponibilité de ces Vidéos et résultats au rendez-vous!
Si vous souhaitez vous procurer cette démarche, rendez-vous sur mon site; www.nicoleaudette.com dans la Rubrique « VIDÉO ». Vous y trouverez la première version de 30 minutes ainsi que la plus explicite d’une durée de 90 minutes.
En thérapie sexuelle, plusieurs approches existent. Mais je dois dire que pour la problématique de l’Éjaculation Précoce, l’approche sexocorporelle a fait ses preuves auprès de milliers d’hommes et très souvent, en l’espace de quelques semaines. J’ai même travaillé avec des hommes qui m’exprimaient des changements significatifs après une semaine ou deux, grâce à la respiration et aux mouvements différents de leur bassin.
Bien entendu, d’autres problématiques peuvent coexister chez ces hommes. Il convient alors de les investiguer et de les traiter selon nos compétences respectives, si nous sommes thérapeutes.
Nicole Audette, M.A. sexologue
Experte du traitement de l’Éjaculation Précoce